Une longue histoire
Dès notre prise de possession des lieux en 1976, nous avons été fascinés par la beauté sauvage du paysage ouvert sur l'infini des bois et des montagnes. C'était pour nous, et ça l'est toujours, en toute saison, le premier matin du monde.....Nous avons donc cherché à conserver cette impression d'immensité tout en apportant à l'austérité des forêts de connifères des touches colorées. Ainsi la prairie est restée prairie, mais bordée de feuillus aux riches couleurs de printemps et d'automne. Une immense plate-bande de fleurs vivaces est venue petit à petit souligner l'horizontalité de la terrasse où s'allonge la maison ; le mur du potager a été remonté et bordé de rosiers qui courrent sur une barrière rustique. La forêt d'épicéas qui frolait la maison a été tombée pour laisser place à une collection de petits fruits variés que j'enrichis chaque année ; enfin une mare a été creusée pour recueillir le trop plein des deux sources qui alimentent la maison. Très vite ses bords ont accueilli des sphaignes et un début de tourbière s'est installée avec ses pinguicules et ses droseras qui voisinent avec des plantes plus horticoles comme les iris du japon.
Que de travail tout cela représente, mais quel plaisir de savourer la diversité et la richesse des floraisons le matin aux premiers rayons du soleil, tout au long des saisons. Cela n'a pas de prix !
Ce blog sera pour moi l'occasion d'exprimer les sentiments profonds qui animent ma démarche et peut-être de vous les faire partager de semaine en semaine.
Ici
« Depuis que je suis maître ici, je passe mes journées, du matin au soir, sans m'en laisser distraire, à lever la tête pour contempler le mont, à la pencher pour écouter les sources ou à la tourner pour regarder les arbres, les nuages et les pierres. Bientôt mes pensées sont absorbées par le paysage, je me sens fondre dans l'harmonie qui m'entoure. Après une nuit ici mon corps se détend, après deux nuits mon coeur s'allège, après trois nuits j'ai oublié la vaine agitation, et sans savoir pourquoi. Je ne vois qu'une explication, c'est que j'habite ici. »
Bai Juyil